
Vendredi 20 novembre, l’Assemblée nationale a adopté l’article 24 de la loi dite de « sécurité globale », article qui crée un délit pénalisant la diffusion d’images de membres de forces de l’ordre en cas d’atteinte à leur intégrité physique ou psychique.
Cet article répond à une demande de longue date des syndicats de police les plus radicaux.
Le constat est malheureusement clair : son adoption impulsée par un ministre de l’Intérieur versé dans la surenchère sécuritaire va dissuader les citoyen.nes de filmer les opérations de police et remettre en question la capacité de la justice à poursuivre en cas de violences commises par des agents des forces de l’ordre. Tout aussi grave, il porte atteinte à la liberté de la presse qui ne pourra plus diffuser ces images sans floutage.
Prétextant une situation sécuritaire dégradée, le Gouvernement choisi donc d’alimenter en réalité la dérive ultra répressive dans notre pays, sans réel fondement, piétinant ainsi nos libertés fondamentales.
Si la protection des forces de l’ordre est une nécessité indéniable dans une société démocratique, celle-ci est déjà assurée dans le Code pénal et la loi de 1881 qui sanctionnent le cyber harcèlement, la provocation à la commission d’un crime ou d’un délit et les menaces de commettre un délit ou un crime.
Seuls les moyens de mise en œuvre de ces infractions doivent être renforcés pour protéger les forces de l’ordre.
Les écologistes sont partisans d’une approche dite « d’accompagnement », telle qu’elle existe avec succès en Allemagne, en Suède ou en Suisse. Cette doctrine se concentre sur la protection des manifestants – pour éviter les phénomènes de solidarités et de violences provoqués par les nasses à la française – le dialogue permanent et la désescalade de la violence.
Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires. Or, si la sécurité est un droit, elle est aussi parfaitement conciliable avec le respect de nos libertés fondamentales.
C’est pourquoi Stéphanie MODDE, tête de liste du Pôle écologiste aux élections régionales soutient l’appel au rassemblement lancé par vingt organisations, dont la Ligue des droits de l’Homme, mardi 24 novembre 2020 à 18 heures, devant la préfecture de Dijon pour « défendre la liberté d’informer »